Mes pensées

Mes pensées

m’emprisonnent

J’ai pensé

Encore et encore

Et à tord

Que j’étais personne

C’était être unique 

d’être aimée par toi

Et maintenant ça pique

Au yeux de tous tu brillais

Pour soigner mes plaies

tu vois?

Je voulais un peu de ta lumière

Je voulais être fière.

Parce que tu m’aurais choisie

Envers et contre tout, j’avais omis

Qu’on était pas pareilles

Dans l’appareil

Tu as la couleur qu’ils aiment

Celle qu’ils ont durant l’été

Quand ils sont bronzé.es.

Ta peau crème

N’as pas la même histoire que la mienne

J’aime être nubienne

Et ma peau ébène

Mais même quand elles sont gentilles

Et que tu penses être tranquille

Dans leur lentille

mon reflet est déformé

Et ils me disent que je dois leur ressembler.

Je cherchais du réconfort

Contre cette obligation

Pour lutter contre leur sort

Et mes addictions… 

J’oublie les non dit 

qui maltraitent

Je tire un trait

Sur toi mumi

Sur ces choses abstraites

Qui n’ont jamais eu d’attrait.

Je t’ai tellement détestée

que j’ai cru avoir trop d’ambition

je ne fait que t’ignorer

Et je suis en rémission

Je voulais t’oublier

Mais je me suis rappelé

Qu’il faut apprendre du passé

Pour ne jamais recommencer

j’ai désiré ceux

Qui ne me voient pas.

Parce que j’étais nulpart

Et je ne pouvais rien voir

Et pour eux

Je n’existe pas

C’est insensé

Mais c’était plus fort que moi

J’étais noyée

Dans leur préjugés.

Et prise au piège

D’une solitude

avec une belle lattitude

Ca m’a donné l’impression

De voir tour à tour Ève

Cette injonction

À toujours de la relève

Tendre l’autre joue

Pour avoir de l’amour

Pour celles qui jouent.

J’ai attendu jour après jour.

Et ça m’a fait que des dégâts

Je n’étais que ton dernier choix

Mes pensées

m’emprisonnent

J’ai pensé

encore et encore

et à tord

que j’étais personne

Parce que enchaînée

Ils m’empoisonnent.

mes poignets

Et mes pied liés.

Mais c’est qu’avec mes pensés

Que je pourrais m’évader.

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